Qui ne connait pas les tissus colorés ornés de motifs variés, symboles de l’Afrique ? Si chacun a déjà croisé le pagne wax, peu connaissent son origine. C’est pourquoi nous vous proposons un tour d’horizon complet sur le tissu wax afin de découvrir son histoire, les différents types de pagnes existants, les motifs innombrables et leurs significations dans la vie de tous les jours ou dans les cérémonies et enfin, sa place dans la mode contemporaine.
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Précision sur les termes wax et pagne
Un peu de vocabulaire pour commencer ! Car on confond souvent pagne et wax, ou bien on utilise ces termes de manière inappropriée.
Le pagne
Le pagne désigne un morceau de tissu de forme rectangulaire, souvent de 1,80 cm de long, dont la largeur peut varier suivant l’usage. Étymologiquement, ce mot dérive du terme espagnol paño, signifiant « pan d’étoffe », c’est-à-dire un morceau de vêtement. En latin, pannus se traduit également par « morceau d’étoffe ».
Historiquement, ce bout de tissu, qu’il soit en fibres tissées de raphia ou autre matière végétale ou bien en coton, était utilisé comme vêtement noué autour de la taille. De nos jours, le pagne fait toujours référence à une pièce de tissu rectangulaire, disponible en version traditionnelle ou bien industrielle avec une grande variété de dessins et de couleurs.
Le wax
Le wax est le résultat d’une technique d’impression à la cire sur une étoffe de coton.
- Un pagne wax, c’est ainsi un coupon de tissu en coton traité avec la méthode wax. Le pagne wax peut être coupé en pièces de dimensions différentes, mais aussi proposé en rouleaux comme vos tissus habituels.
Origine et histoire du pagne wax
Les débuts du pagne et ses racines culturelles
Lorsqu’on entend ces termes, notre imagination nous emmène directement en Afrique, d’autant plus qu’on parle également de « tissu africain ». Or le pagne wax n’est pas né en Afrique, contrairement à ce que l’on croit ! En effet, il vient d’Indonésie et de son célèbre tissu batik, en passant par la Hollande. Suivez le guide !
Le batik est une technique ancestrale d’impression utilisée à Java, et inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis 2019. Cette pratique longue et fastidieuse a encore lieu de nos jours, à la main, avec de nombreuses étapes :
- Le motif du dessin est dessiné ou imprimé en négatif sur une toile de coton blanche ;
- Le tissu est recouvert de cire chaude à l’aide de tampons, puis refroidi ;
- L’artisan enlève ensuite la cire à l’aide d’un stylet, sur les parties du dessin destinées à recevoir une couleur ;
- La couleur est appliquée en trempant le tissu dans une teinture, ou bien au pinceau ;
- L’opération complète (cire, grattage et trempage) est répétée autant de fois qu’il faut de couleurs ;
- Lorsque toutes les couleurs sont présentes sur le batik, on ôte la cire en plongeant le tissu dans de l’eau bouillante, ou bien avec un fer à repasser ;
- Le tissu est ensuite rincé et séché.
Les Hollandais et les Anglais s’approprient cette technique pendant la période coloniale, espérant accaparer le marché indonésien en produisant plus rapidement et à faible coût en Europe, pour réimporter sur le marché local. C’est le début du « wax » ou « cire » en anglais.
À noter : si le wax utilise une technique de teinture en réserve de cire, la cire n’est pas présente dans le produit final ! Le terme fait donc uniquement référence au procédé de teinture, mais le tissu lui-même est 100 % coton.
L’adoption et la transformation du pagne en Afrique de l’Ouest
Mais l’industrialisation ne fait pas tout et ne remplace certainement pas le savoir-faire millénaire des populations et les Indonésiens ne se laissent pas séduire par les batiks importés. De fait, les batiks hollandais sont critiqués pour leurs défauts et leur mauvaise qualité. C’est pourquoi, pour écouler leur production, les Hollandais, pressentant un marché juteux, ont l’idée de la proposer en Afrique, principalement au Niger, au Congo et au Cameroun. Dans les années 1880, ils vendent le wax à des soldats ghanéens en précisant que les imperfections et les irrégularités de l’impression sont la marque d’un produit unique.
Et là, grand succès ! Les Africains de l’Ouest adorent ce tissu, ses couleurs vives et les craquelures dues à la cire, considérées comme un gage de qualité et d’authenticité. En très peu de temps, le wax devient le symbole de tout le continent africain. Au Togo, les Nanas Benz (femmes d’affaires) popularisent le pagne wax. Elles deviennent de véritables ambassadrices des pagnes en wax hollandais qu’elles distribuent dans toute l’Afrique. Ce sont elles à l’origine qui ont inventé les premiers noms des motifs, que nous évoquerons plus loin.
Des usines de wax africain s’implantent ensuite sur le territoire pour tenter de concurrencer le wax hollandais, notamment au Ghana dans les années 1960, lorsque le gouvernement impose aux importateurs des droits de douane exorbitants.
Le wax de nos jours
On note depuis quelques années une forte concurrence sur le marché du wax, devenu produit mode. On trouve désormais des pagnes wax en provenance d’Angleterre, de Hollande, d’Afrique mais aussi d’Inde ou de Chine.
Certaines marques pionnières comme Vlisco créé en 1846 aux Pays-Bas poursuivent la tradition et produisent des tissus en respectant le savoir-faire artisanal, tout en proposant des collections modernisées avec des motifs tendance. Leader sur le marché africain où elle écoule 90 % de sa production, cette marque est considérée comme l’une des plus prestigieuses du marché du wax.
La production n’est bien sûr plus manuelle puisque les 20 étapes nécessaires pour teindre le tissu et créer les effets de craquelure tant appréciés sont désormais réalisées à la machine. Des cylindres apposent les dessins sur le tissu brut tandis que d’autres jouent sur la tension pour produire les fameuses craquelures.
Malheureusement, cette concurrence mondiale autour du wax entraîne, on s’en doute, des effets collatéraux. Il est important d’être vigilant sur les tissus en provenance de Chine et d’Inde, car si certains sont d’excellente qualité, d’autres laissent à désirer. Il faut dire que la complexité du wax tient à de nombreux critères : qualité du coton choisi, tissage, qualité du dessin et de la teinture utilisée… De nombreux paramètres pour créer l’effet waouh d’un bon pagne wax !
Types et variétés de pagnes
Une immense variété de motifs
Les femmes africaines adorent le wax pour ses couleurs vibrantes et les messages qu’elles transmettent grâce à ses motifs variés. Le rouge et le jaune sont des couleurs très présentes, mais chaque partie du continent africain a ses codes couleurs ou ses motifs phares. Le choix d’un pagne révèle aussi son appartenance à un groupe ou justement son envie de se distinguer, ainsi que les circonstances dans lesquelles il est porté. Parfois, le wax revêt une dimension sociale, religieuse ou politique.
Les premiers motifs wax sont issus de la culture indonésienne, et s’adaptent très bien à la technique du wax ; mais afin de satisfaire les populations africaines, les Européens vont les personnaliser et introduire des objets et motifs de la culture africaine en s’inspirant au départ des récits des explorateurs et missionnaires. Ils vont ainsi reproduire divers objets de la vie quotidienne comme le chasse-mouche, le tabouret, le sceptre… toujours rencontrés de nos jours.
Le wax s’est rapidement imposé comme bien plus qu’un simple tissu en Afrique, et constitue un moyen d’expression sociale et culturelle. Les motifs et les couleurs transmettent des messages, souvent interprétés collectivement. Ainsi, porter du wax revient non seulement à afficher un textile, mais également à affirmer une identité.
Des motifs aux noms évocateurs !
Lorsqu’un motif a un certain succès, les clientes lui donnent un nom, en fonction de leur ressenti. Ce nom est partagé par le plus grand nombre, mais peut varier d’un pays à un autre. Il est souvent descriptif du motif : parapluie, ventilateur, avion… mais peut également être lié à des événements, notamment politiques.
Ces nombreux motifs ont souvent une signification cachée en rapport avec la vie quotidienne, aux relations homme/femme, à la famille, à l’amour, à la société… ou bien à la politique et à la religion. Porter un pagne, c’est exprimer et revendiquer une opinion. Cette opinion a toute son importance quand on sait que les sociétés africaines sont en grande partie des sociétés matriarcales. Ces noms sont en effet donnés par les femmes elles-mêmes qui adoptent ces tissus et non par les entreprises qui les produisent. Ils concourent cependant à la renommée du motif.
Ainsi, les imprimés des pagnes racontent chacun une histoire :
- Lomé 2015 est un tissu dont le nom rappelle les travaux de rénovation et d’amélioration de la capitale togolaise initiés par le Président Faure Gnassingbé en 2015 !
- Le tissu Conseille a été ainsi nommé par les femmes ivoiriennes en rappel des conseils qu’elles dispensaient aux jeunes filles pour choisir une bonne relation amoureuse.
- Et au Bénin, ce tissu s’appelle Macaroni du fait de ses motifs en forme de cordes entrelacées.
- Le tissu Feuille de piment porte quant à lui le nom de la feuille de piment, dite « Adémé » qui pousse au sud du Togo.
- Et le wax Casque, créé dans les années 1960, se nomme également Régime de bananes ou Coquillage. Son nom togolais « Adobo To Lé Gomè » signifie « escargot sorti de sa coquille » et il est porté chaque septembre pour le festival Abobozan dans le village d’Abobo, où l’on déguste bien sûr des plats… à base d’escargots.
- Le motif Angelina, en forme de V avec une bande pointillée, s’inspire de la tradition vestimentaire éthiopienne. Son nom vient d’une chanson populaire d’un groupe ghanéen, sortie à la même époque que les tissus. Mais au Congo, ce même motif s’appelle Ya Mado parce qu’il a été assimilé à des danseurs qui le portaient dans une vidéo devenue virale.
- Le cerveau de Kofi Annan représente des branches de trois arbres regroupés en forme de cerveau. Créé à l’époque où M. Annan terminait son second mandat de Secrétaire général des Nations Unies, il est devenu un symbole associé à son intelligence. L’histoire ne dit pas si le porter rend vraiment plus intelligent…
- La venue de Barak Obama a également donné naissance à deux nouveaux motifs : les chaussures de Michelle Obama et le sac de Michelle Obama !
- Le motif cha-cha-cha vous donne envie de danser ? C’est normal, car il évoque un air de rumba congolaise des années 1960 : « Independence cha cha ». Au Ghana, il s’appelle Senchi Bridge, qui est le nom d’un pont suspendu pas très stable au-dessus de la rivière Volta. Et au Togo, le cha-cha-cha est appelé dos du caméléon…
Certains pagnes portent aussi des noms évocateurs ou très poétiques : si tu sors je sors est un pagne au motif d’un oiseau s’envolant de sa cage ; on vous laisse imaginer à quoi mon mari est capable fait référence !
Lisière et sens du motif, des éléments distinctifs du pagne wax
La lisière, visible de chaque côté du lé, reprend généralement le logo de la marque du fabricant, une indication sur sa provenance ainsi que sa référence.
Bien que le tissu wax soit imprimé des deux côtés grâce à sa technique de teinture, cette lisière vous servira de repère pour déterminer l’endroit de l’envers du tissu. En effet, si vous savez lire la lisière, c’est à l’endroit ; si le texte est à l’envers, c’est donc l’envers du tissu !
Le sens des motifs.Particularité surprenante pour nous Européens : le sens des motifs. Les motifs sont imprimés dans le sens de la trame, c’est-à-dire la largeur du tissu, alors que nous sommes habitués à voir le sens des motifs dans le sens de la chaîne, c’est-à-dire la longueur du tissu. Cette particularité tient à l’usage du pagne qui se porte dans la largeur, les motifs sont ainsi dans le bon sens, c’est une question esthétique mais qui a toute son importance !
Les différentes qualités de wax
Une énorme variété de wax
Le wax propose différentes qualités pour un même tissu :
- Le wax print: pagne teint d’une seule couleur sans ajout ultérieur. L’étoffe est plongée dans un bain de teinture pour colorer les deux faces uniformément.
- Le wax block: pagne dont les motifs imprimés sur l’endroit se reflètent également à l’envers du tissu. La technique d’impression permet d’ajouter une ou plusieurs couleurs après l’application de la teinture de base du tissu, pour obtenir des pagnes aux motifs colorés caractéristiques. De plus, une couleur supplémentaire peut être appliquée initialement, au tampon artisanal.
- Le superwax: conçu au 20e siècle par des entreprises européennes, le superwax se distingue par son impression sur un tissu plus fin et de meilleure qualité, plus dense, intégrant une troisième couleur. Les couleurs du superwax sont remarquablement brillantes.
- Le java: pagne dont les motifs sont imprimés sur un seul côté du tissu, sans recours à la technique de la cire. Cette méthode permet d’obtenir des dessins plus fins et plus détaillés.
Les mesures du wax
La mesure officielle de vente des pagnes est le yard.
- 1 yard = 0.9144 m
- 2 yards = 1 « pagne »
- 3 yards = 1 « pagne » et demie
- 4 yards = 2 pagnes
- 6 yards = 5.4 * 1.2 m = 3 « pagnes » encore appelé un complet de pagne ou 1/2 pièce
- 12 yards = 1 pièce de pagne
Les premiers wax ont été créés à la taille des batiks (90 cm) puis très vite les Européens se sont adaptés à la demande des Africains pour répondre à leurs habitudes vestimentaires. En effet, les femmes africaines mariées portaient le pagne et devaient être couvertes jusqu’aux chevilles, alors que les jeunes filles portaient le pagne plus court. La largeur du wax est donc produite par la suite en 48 pouces par nécessité pratique.
Reconnaître un pagne wax de bonne qualité
La qualité des motifs
Pour vérifier la qualité d’un tissu wax, observez les détails des motifs : plus ils sont précis, meilleure est la qualité. Les pagnes wax bon marché, souvent des imitations, arborent des motifs similaires aux marques renommées mais moins bien finis, moins détaillés et soignés.
Un bon page wax se distingue par ses couleurs vives, un critère essentiel pour juger son esthétique. Cependant, comme tout tissu, les tissus brillants perdent un peu de leur éclat après plusieurs lavages.
La texture du tissu
Le wax est imprimé sur un tissu 100 % coton qui peut être plus ou moins épais, doux, dense… Certains fabricants préfèrent un rendu rigide pour donner une impression de densité. Ce n’est pourtant pas un atout pour le wax, aussi ne vous laissez pas tromper !
Au toucher, le wax doit rester doux sur un coton dense, mais pas rigide. De plus, le pagne wax est normalement un tissu léger, qualité indispensable pour être confortable, notamment dans des régions chaudes.
Motif sur les deux côtés
Dans une impression à la cire de haute qualité, les couleurs et les motifs apparaissent généralement presque aussi vifs sur l’envers que sur l’endroit du tissu. L’absence totale de motif sur l’envers indique probablement une impression et un tissu de qualité inférieure. À fuir, donc !
Bogolan, bazin, et autres textiles traditionnels
Le pagne wax n’est bien sûr pas le seul type de pagne présent en Afrique, loin de là ! Chaque pays, et même parfois chaque région possède son type de pagne, représentatif de la culture et des traditions locales. Voici un rapide tour d’horizon des pagnes les plus emblématiques.
Le Bogolan
Le bogolan est fabriqué à partir d’une toile de coton filée et tissée, puis cousue à la main. La spécificité du tissu provient essentiellement de sa teinture, concoctée à base de boue (bogo) et de végétaux et appliquée au pinceau. Les teintes sont très variables en fonction de la boue utilisée, mais fluctuent généralement entre le jaune et le noir en passant par le marron. Les motifs du bogolan sont souvent géométriques et plutôt abstraits. On les retrouve ensuite sur les tissus destinés à l’habillement, mais aussi sur des accessoires ou des œuvres d’art.
Autrefois, seuls les rois et leur famille pouvaient porter ces tissus prestigieux. Le roi du Mali arborait des couleurs différentes pour chaque jour de la semaine, ainsi, à chaque apparition en public, le peuple savait quel jour on était. Pratique !
Le bogolan a su suivre l’évolution des tendances d’habillement et se renouveler au fil du temps ; il est de ce fait un tissu actuel et moderne. On constate aussi une hausse de son utilisation dans la réfection de mobilier (fauteuil et décoration).
Le Bazin
Le bazin est un tissu africain damassé. Les motifs sont obtenus grâce au tissage de fils fins de coton non blanchi.
Le tissu est trempé dans un bain d’alcali pour blanchir la toile puis passe dans un bain de soude caustique pour raviver l’aspect du coton naturel. Ensuite, soit il est lissé dans des cylindres à haute tension pour être enduit de cire et obtenir son aspect très brillant et craquelé. Soit il est trempé dans un bain avec de la gomme arabique pour obtenir un effet raide et brillant puis frappé sur un billot de bois par les « tapeurs de bazin ».
Il existe différentes sortes de bazin en fonction de leur qualité :
- Le bazin riche se distingue par sa grande qualité, avec un tissage sur du coton de qualité supérieure. Il est très brillant au contact de la couleur.
- Le moyennement riche coûte 2 fois moins cher, sa qualité est inférieure et il provient de Chine.
- Le moins riche permet aux petits budgets de s’offrir ce joli tissu. Il coûte jusqu’à 4 fois moins cher pour une qualité très moyenne, ce qui ne l’a pas empêché d’envahir l’Afrique.
Le Kente
Originaire d’Afrique subsaharienne, en particulier du Ghana, le tissu africain kente était initialement destiné aux élites (rois et reines) et réservé aux grandes cérémonies : mariages, funérailles ou cérémonies religieuses, mais on fabrique également des sacs, bandeaux ou chapeaux avec le kente. Il est traditionnellement réalisé à la main, et consiste en un tissage de fils de coton ou de soie entre eux pour obtenir de longues bandelettes qui sont ensuite reliées. Chaque pièce est donc unique, nécessitant un véritable savoir-faire.
Les couleurs et les formes géométriques du kente représentent les valeurs traditionnelles ou les croyances spirituelles, mais aussi des proverbes ou de grands sujets de la vie en général. C’est pourquoi ce tissu s’inscrit comme un véritable héritage culturel :
- Le vert représente la nature
- Le jaune représente la richesse
- Le bleu symbolise l’humilité
- Le triangle signifie la naissance ou l’existence
- Le carré est symbole de la féminité
- Le cercle représente l’infini
- La croix symbolise les éléments naturels
Le Kitenge
Le kitenge vient d’Afrique de l’Est, notamment de Tanzanie et du Kenya. Généralement en coton, mais parfois aussi fabriqué avec d’autres fibres naturelles, il est connu pour ses motifs audacieux et ses couleurs vives. On l’utilise pour la confection de vêtements traditionnels et d’accessoires : chapeaux, sacs ou écharpes. Le kitenge est également porté lors de cérémonies.
Rôle du pagne dans les cérémonies et la vie quotidienne
Le pagne dans la tradition
Le pagne a joué un rôle central dans la vie quotidienne africaine, puisque porté lors des mariages, naissances et funérailles, avec des motifs spécifiques pour chaque occasion. Les techniques de teinture et de tissage se transmettent également de génération en génération, préservant un savoir-faire unique, avec les spécificités locales qui identifient l’appartenance territoriale et culturelle des populations.
Socialement, le choix du pagne peut ainsi indiquer l’appartenance à une ethnie ou une classe sociale, avec des motifs et couleurs reflétant l’identité de la personne qui le porte. Aujourd’hui, le pagne symbolise l’héritage culturel africain tout en s’adaptant aux tendances modernes.
Le pagne dans la mode contemporaine
Après une petite perte de vitesse et l’arrivée de tissus bon marché, le pagne wax revient en force dans la mode africaine et mondiale. Vive la wax mania !
Il faut dire qu’il s’intègre parfaitement dans les tendances actuelles qui valorisent l’authenticité et la durabilité. Confectionné à partir de coton de haute qualité et souvent teint selon des techniques artisanales respectueuses de l’environnement, le pagne répond à une demande croissante pour des vêtements éthiques et durables. En portant un pagne wax, vous ne faites pas seulement un choix esthétique ; vous soutenez également un artisanat traditionnel et des communautés locales.
De plus, la diversité des motifs et des couleurs du pagne wax permet à chacun de trouver une pièce correspondant à son style. Que ce soit pour un look audacieux ou pour une touche subtile d’exotisme, le pagne se prête à toutes les envies de mode. Il peut être porté en jupe, en robe, en chemise, ou même en accessoires tels que des foulards ou des sacs, offrant ainsi une infinité de possibilités pour exprimer sa créativité. Il tient également une place de plus en plus importante dans le monde de la déco.
Collaborations avec des créateurs et marques internationales
Le pagne wax foule pour la première fois les podiums de la Fashion Week de Paris en 2015 grâce aux créateurs Burberry, Agnès B et Stella McCartney. Décrit et perçu comme un phénomène de mode, le pagne wax est rapidement adopté par des stars mondiales, telles que Lady Gaga, Beyoncé et Rihanna, ou encore Madonna ou Michelle Obama. Mais il séduit aussi des hommes politiques comme Nelson Mandela, et le président du Ghana.
Dans les grandes maisons de couture comme Dior et Stella McCartney, les collections voient apparaître le pagne, parfait pour sublimer des créations originales avec ses couleurs intenses et la richesse de ses motifs.
Le pagne wax est ainsi bien plus qu’un simple tissu ; c’est une déclaration de style, un symbole de fierté culturelle, et un lien entre les peuples. Ce tissu à l’identité africaine a su dépasser les frontières géographiques et culturelles pour devenir incontournable. Joyeux, coloré, naturel, il s’adapte à toutes les époques et à tous les styles, devenant ainsi un élément indispensable de la mode contemporaine.
À vos pagnes !